Dream of Melody

Point.

Il était environ 16 heures, voir peut-être 17 heures. Enfin, je ne savais pas. Je ne savais plus. J’avais perdu toute notion de temps. J’étais dans la Grande Salle comme toutes les septièmes années, en train de finir la dernière épreuve des ASPICS.

En ce qui me concernait, j’avais fini…ou presque. Presque car cela allait bientôt faire cinq bonnes minutes que je restais bloqué sur ma dernière phrase. Cette dernière phrase à qui il manquait un point. Ce point qui clôturerait mon épreuve, mon année, ma scolarité à Poudlard ainsi que les plus belles années de ma vie. Un point qui signifiait beaucoup trop de choses et que je ne pouvais pas me résoudre à mettre.

Je levai la tête et regarda les élèves. Ces élèves qui, au fil des ans, sont devenus mes amis, ma deuxième famille. Je vois Albus qui à l’air de galérer un peu sur sa copie. Il a beaucoup travaillé pour cet examen et je sais qu’il réussira parce qu’il le mérite. Je souris à tous les moments que l’on a passés ensemble. Parce qu’en plus d’être mon cousin, Albus est aussi mon meilleur ami, mon grand frère.

On a toujours été ensemble, on s’est toujours connu, soutenu, aidés et protégés. Je me souviens avec un sourire qu’il a cassé la figure à mon ex-copain parce qu’il m’avait fait pleurer. Je le vois qui lève la tête et qui sourit amoureusement dans la direction d’Alice Londubat, la fille de Neville et Hannah. C’est ma meilleure amie et, elle aussi, je la connaît depuis toujours. Elle est timide et rougit beaucoup mais n’hésite pas à défendre ses amis et à dire ce qu’elle pense. Elle est aussi très maladroite mais il paraît que c’est de famille.

Elle et Albus sont ensemble depuis maintenant un an. Je sais que mon amie a toujours u un faible pour mon cousin mais ce dernier a mis plus de temps à se rendre compte de ses sentiments ! 

Je retourne sur ma copie où le fameux point manquait toujours à l’appel. Est-ce que ce point allait marquer la fin de notre amitié ? Seront nous aussi proche une fois dehors ? Albus et moi allons tous les deux vivres notre vie et nous avons tout les deux fait des choix totalement différents. J’allais faire des études d’Aurors tandis qu’il voulait entrer dans la Section Internationales des Sports Magiques au Ministère.

Je relevai une seconde fois la tête et cette fois-ci, mon regard tomba sur une tête blonde. Scorpius. Rien que son prénom me fait sourire. Je me souviens encore de la première fois que je l’ai vu, sur le quai de la gare 9 ¾, Papa m’avait dit de me méfier de lui. Je tenais à respecter ses consignes mais lorsque le Choixpeau l’envoya à Gryffondor, comme moi et Albus, il commença à m’intriguer. 

Au début, il était plutôt solitaire. Mais, un soir, alors que j’étais dans la Salle Commune, tranquillement en train de faire mes devoirs, je le vis revenir en compagnie d’Albus, tous les deux morts de rires. Ils s’étaient fait prendre en train de bombarder Miss Teigne de bombabousses ! Je ne trouvai pas ça très drôle mais, à partir de ce soir-là, Scorpius devint notre ami.

Nous étions devenus inséparable et aussi très célèbre, enfin, en quelques sortes. Albus et Scorpius étaient célèbres pour leurs farces et Scorpius et moi étions célèbres pour nos innombrables disputes ! Nous étions tout les deux des caractères forts et cela faisait quelquefois des étincelles…

Mon cœur se serra tandis que ma bouche s’étira dans un sourire triste au souvenir de toutes les fois où le château fut bercés par nos « douces » voix. 

Tout ici allait me manquer. Les ragots de Marguerite Finnigan et de Lila Dean dans le dortoir, les fêtes dans la salle commune, les elfes de maison qui se sont toujours montrés gentils avec moi quand je m’incrustai dans les cuisines. L’équipe de Quidditch dont j’étais la capitaine, la table de Gryffondor autour de laquelle j’ai des fous rires mémorables avec tout mes amis, la Salle sur Demande où avait lieu les réunions Weasley-Potter une fois par mois, le parc où nous allions nous promener quand il faisait beau, le Lac sur lequel on faisait du patin à glace l’hiver, la Cabane de Hagrid où l’on tentait désespérément de manger des cookies qui vous casse les dents. Tous ces endroits, tous ces moments resteront à tout jamais gravés dans ma mémoire.

Je relève la tête et croise le regard de Scorpius qui me sourit tendrement. Je lui rends son sourire non sans rougir discrètement puis je retourne à ma copie. Parce que ce dont j’ai le plus peur en mettant ce point sur ma copie, c’est de ce qui va advenir de nous deux. Cela fait exactement sept mois, vingt et un jours et quatorze heures que nous sommes ensemble. Nous avons eu du mal à nous admettre nos sentiments et, surtout à nous les avouer mais, depuis, je suis la jeune fille la plus heureuse du monde. Bien sur, mon père l’a un peu mal pris mais il savait déjà que Scorpius et moi étions amis. Et, il ne l’avouera jamais mais Papa aime beaucoup Scorpius, j’en suis sure ! 

Alors pourquoi je m’inquiète me diriez-vous ? Je suis avec l’homme que j’aime, j’ai des amis et une famille formidable, j’aurais surement tout mes ASPICS et je vais pouvoir faire les études dont j’ai toujours rêvé. 

Mais si je m’inquiète et si je ne veux pas mettre fin à cette période de ma vie c’est parce que Scorpius et moi n’avons jamais parlé d’avenir. Je sais que Alice et Albus vont prendre un appartement ensemble à la rentrée mais nous, nous n’en avons pas encore parlé. Et ça me fait peur. 

Parce que même si il est énervant, lourd, arrogant, prétentieux et plein d’autres choses, il est surtout l’homme que j’aime et avec qui je veux faire ma vie. Mais cette perspective me fait peur. Je ne lui ai rien dit, je veux que ce soit lui qui fasse le premier pas.

Je me redresse sur ma chaise et regarde droit devant moi. Je vois le Professeur McGonagall qui nous surveille de son trône en velours couleur émeraude puis je jette un coup d’œil à l’horloge qui indique qu’il ne reste plus qu’une minute. Je balaye pour l’une des dernières fois la Grande Salle du regard. Tout ceux qui sont ici ne feront peut-être pas tous partis de ma vie mais une chose est sure et certaine : ils feront toujours partis de moi, et ils resteront toujours dans mon cœur. Car c’est grâce à eux que je suis devenu ce que je suis. Tous ensembles, on s’est construit et on est maintenant prêt à affronter la vie. 

Je me retourne vers Scorpius qui me sourit. Nos regards se soudent et dans ses yeux argentés, je peux voir tout l’amour qu’il me porte, j’y vois aussi une certaine tendresse et une douceur infini. Mais surtout, je vois une promesse. La promesse dont j’avais besoin. Et tout d’un coup je sais. Je retourne pour la dernière fois à ma copie et sourie. 

Je sourie parce que tout va bien. J’ai des amis et une famille formidable. Scorpius m’aime et, du bout des yeux, il m’a fait la promesse que j’aurais encore à faire à lui.

Le décompte à commencer. La presque totalité des septièmes années se sont joint à la voix de la Directrice pour compter les dernières secondes. Ensemble nous allons bouclée les plus belles années de notre vie. Encouragés et ragaillardie par tous mes camarades, je pose pour la dernière fois lors de ma scolarité à Poudlard, ma plume sur le parchemin.

Point.

Heureusement, tout n’est pas fini et la vie continue. Mais ça c’est une autre histoire...